Deux clercs discutant d'une tête sculptée et un antiquaire creusant le sol (Joannes Sambucus, Antiquitatis studium, 1564).
Ce terme a changé de sens aux alentours de la Première Guerre mondiale, avant laquelle il désignait un érudit se livrant à l'étude systématique des monuments et des objets d'art (numismates, iconographes qui publient statues, figurines, mosaïques, peintures murales, gravures et sculptures), ou un collectionneur intéressé aux antiquités. Le mouvement des antiquaires prend naissance au xve siècle, à l'époque de l'humanisme de la Renaissance avec des pionniers de l'archéologie classique comme Cyriaque d'Ancône, Flavio Biondo, Poggio Bracciolini, Antonio Loschi, ou Pomponio Leto qui fonde l'Accademia Romana (de) en 1466. Ce mouvement se développe les siècles suivants, avec notamment les papes à Rome, les rois collectionneurs des grands empires égyptiens, assyriens ou chinois, ou les érudits ou amateurs tels Peiresc, Pirro Ligorio ou Fugger, dont la curiosité pour les antiquités ou la nécessité de financer les voyages et les fouilles, favorisent la chasse au trésor et le pillage qui alimentent leurs cabinets de curiosités. Le mouvement culmine au xviiie siècle avec des antiquaires « professionnels » comme le comte de Caylus ou le moine bénédictin Bernard de Montfaucon, pionniers de l'archéologie moderne. Il décline2 dans la seconde moitié du xixe siècle lorsque cette archéologie devient une discipline scientifique qui acquiert son autonomie vis-à-vis de la philologie ou de l'histoire, grâce au développement d'une méthode scientifique spécifique basée sur trois piliers : la science du classement des artefacts appelée typologie, la stratigraphie archéologique et l'histoire des techniques3.